Dans mon dernier livre, je rends hommage à une grande dame de la Première Nation d’Eel River Bar, au Restigouche, dans le Nouveau-Brunswick.
Il s’agit de Margaret Pictou Labillois, décédée à l’âge de 89 ans en 2013.
The Star Weekly, 4 septembre 1971, copyright Dennis G. Jarvis
Cette cheffe respectée a vécu une vie riche et mouvementée.
Après des études d’infirmière, elle a servi dans l’aviation royale du Canada pendant la seconde guerre mondiale.
Elle est très vite devenue experte en cartographie aérienne.
Elle a ensuite participé à l’élaboration de l’autoroute de l’Alaska puis, elle est retournée vivre auprès de sa communauté, les Mi’kmaq d’Eel River Bar.
En 1970, elle devient la première femme élue cheffe d’une Première Nation au Nouveau-Brunswick.
Oeuvrant pour la transmission de la langue et de la culture Mi’kmaq, elle puise force et sagesse dans les récits oraux qu’elle perpétue à son tour.
Elle enseigne aux plus jeunes qui était Glooscap, héros à la taille gigantesque qui rétablit l’ordre et la justice grâce à ses prodigieux pouvoirs.
Statue de Glooscap à Millbrook Cultural & Heritage Centre, Nouvelle-Écosse, Canada
Dans mon recueil, j’évoque à mon tour comment Glooscap réussit à vaincre un hideux crapaud qui avait avalé toute l’eau du monde.
Un autre chapitre est consacré à son combat contre les castors qui, en construisant trop de barrages, empêchaient les saumons de remonter la rivière, et donc de se reproduire.
Chez les Passamaquoddy, Glooscap apparaît aussi sous les traits d’un grand lièvre farceur.
Tomah Joseph (Passamaquoddy, 1837–1914), boîte en écorce de bouleau et racine d’épinette, vers 1900, Maine, 10.5 x 6.5 x 8 cm, The Helen Pep Grodka Collection
